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22.11.2022 | Amandine

Le 27e sommet mondial sur le climat s'est achevé ce week-end. Les résultats sont une fois de plus décevants : malgré de petits progrès, l'objectif d'un réchauffement planétaire maximal de 1,5° C reste très éloigné. L'agriculture et l'alimentation ont certes été abordées, mais de manière superficielle.

Pendant près de deux semaines, des chefs d'État et de gouvernement du monde entier se sont retrouvés en Égypte pour négocier quelles seront les prochaines étapes en réponse à la crise climatique. Cette année, la COP s'est concentrée sur la mise en œuvre de mesures concrètes permettant d'atteindre un réchauffement planétaire de 1,5° C maximum par rapport à l'ère préindustrielle. Heureusement, pour la première fois, les thèmes de l'alimentation et de l'agriculture figuraient également à l'ordre du jour. Mais même après la fin de la conférence, il n'existe toujours pas de plan qui permette de nous rapprocher de nos objectifs climatiques.

Petites lueurs d'espoir, grandes déceptions

La conférence sur le climat de Sharm El Sheikh peut se targuer de quelques développements positifs. D'une part, il a été décidé de mettre en place un fonds destiné à soutenir les pays les plus pauvres et les plus menacés par le changement climatique en leur versant des compensations en cas de dommages et de pertes liés au climat. D'autre part, l'alimentation humaine a été reconnue pour la première fois comme un thème central : une journée entière de l'agenda a été consacrée aux adaptations agricoles, et de nombreuses manifestations annexes et expositions ont été organisées pour attirer l'attention sur le rôle de notre système alimentaire.

Pourtant, à la fin de la conférence, il n'y a pratiquement aucun résultat à présenter sur le sujet. En effet, au lieu de remettre fondamentalement en question la durabilité de l'agriculture industrielle, la COP s'est surtout penchée sur la manière dont celle-ci peut être optimisée grâce à des innovations technologiques1. Comme dans pratiquement toutes les COP précédentes, et ce malgré la journée thématique consacrée à l'agriculture, l'impact négatif de l'élevage sur le climat n'a guère été abordé2. Une fois de plus, les négociations n'ont pas tenu compte du fait qu'une approche véritablement durable nécessite de repenser en profondeur notre système alimentaire, et donc de réduire considérablement l'élevage d'animaux de rente.

Le temps nous est compté

Bien que prometteuse de prime abord, la COP27 s'est révélée décevante ; le monde ne s'est aucunement rapproché de ses objectifs de réductions drastiques des émissions. Et ce justement parce que le système alimentaire a une fois de plus été négligé : l'alimentation humaine est responsable d'environ 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre3, dont près de 60 % sont dus à l'élevage d'animaux de rente4. Au total, cela représente plus d'émissions que l'ensemble des transports mondiaux. Quand donc accordera-t-on enfin à l'alimentation la place centrale qu'elle mérite dans la lutte contre le changement climatique ? Quand la transition alimentaire sera-t-elle considérée non plus comme un obstacle, mais comme une énorme opportunité de changement immédiatement perceptible ? Sa présence à l'ordre du jour de cette COP laisse espérer que notre système alimentaire jouera un rôle plus important lors des futurs sommets mondiaux sur le climat – la seule question est de savoir si ce sera assez tôt. Les « pratiques agricoles non durables » seront également au cœur du programme de la conférence des Nations unies sur la biodiversité le mois prochain, car la production alimentaire est également la principale cause de l'extinction des espèces dans le monde. Reste à voir si le sommet de l'ONU à Montréal la reconnaîtra comme telle.

 

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