Joyeuses Pâques véganes !

En 2020, le nombre d'œufs consommés en Suisse se chiffrait à environ 200 par personne.¹ Tantôt au petit-déjeuner, tantôt dans des gâteaux, des pâtes ou des sauces, ils sont particulièrement appréciés en période de Pâques. Mais peu de gens savent ce qui se cache réellement derrière ce produit animal. Un œuf de poule ne coûte que quelques centimes pour le consommateur, mais il coûte aux poules leur liberté, leur santé et finalement leur vie. En Suisse, 1,5 million de poules pondeuses sont gazées chaque année, la plupart peu après Pâques.²

Malheureusement, les pratiques cruelles telles que le gazage des poussins mâles sont encore monnaie courante dans la production d'œufs en Suisse.³ Bien que l'élevage de poules en cages de batterie soit interdit dans l'UE depuis 2012, il est toujours possible d'élever des poules dans de grandes cages ou dans des cages dites « aménagées ». Les animaux vivent alors entassés dans un espace extrêmement restreint et sont privés de lumière du jour et d'air frais pour le restant de leurs jours. Hélas, on ne peut pas non plus compter sur l'élevage « en plein air », car là encore, selon la loi sur la protection des animaux, jusqu'à dix poules par mètre carré sont autorisées – des conditions tout sauf adaptées à leur espèce.⁴ Pour ce qui est des œufs certifiés biologiques, dans la plupart des cas, les conditions d'élevage sont un peu plus adaptées aux besoins des poules, mais la majeure partie des animaux vivent également dans des élevages industriels. Selon les directives de Bio Suisse, il est possible d'élever jusqu'à 8 poules (au lieu de 10) par mètre carré. Par ailleurs, dans la plupart des productions bio aussi, les poussins mâles sont tués et les poules ayant « rempli leur rôle » sont éliminées à l'âge de 15 mois.⁵ 

Aussi appréciés qu'ils puissent être, les œufs de Pâques colorés sont particulièrement problématiques, car ils sont exemptés des exigences de l'UE en matière d'étiquetage. Cela signifie que les œufs de Pâques peints ne portent pas systématiquement d'indication quant au type d'élevage dont ils proviennent. Ainsi, les œufs de Pâques colorés sont bien souvent produits dans des conditions terriblement stressantes pour les poules pondeuses.

Lapins de Pâques et chocolat

Qu'en est-il des traditionnels lapins de Pâques en chocolat au lait ? Pour produire le lait nécessaire à la confection du chocolat, on arrache en général le veau à sa mère peu de temps après sa naissance et on le place dans un autre enclos. Suite à cette séparation, les vaches agitées meuglent et cherchent leur progéniture pendant des jours, car le lien entre la vache allaitante et son veau est très fort. Le « rendement laitier » des vaches a considérablement augmenté, surtout au cours des dernières décennies : à l'heure actuelle, nous avons déjà atteint une production de 7400 kg de lait par an (en l'an 2000, la moyenne était encore de 5700 kg).⁶ Cela entraîne de nombreux problèmes de santé chez les vaches (en particulier des mammites). De fait, il est très courant de traiter le pis des vaches laitières par des antibiotiques à titre préventif. Au bout de quelques années, la production laitière des vaches diminue tellement qu'elles sont abattues pour des raisons économiques.

Si vous souhaitez tout de même profiter de cette période de l'année pour déguster quelques douceurs, nul besoin d'y renoncer ! Il existe maintenant de nombreux lapins de Pâques véganes et bien d'autres gourmandises véganes à se mettre sous la dent, sans souffrance animale ni produits laitiers malsains.