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30.09.2025 | Christine

En août 2025, l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) a publié son Bulletin du marché bio en Suisse qui consacre « une attention particulière aux produits d’origine animale et à leurs substituts d’origine végétale » en s’appuyant sur le panel combiné détaillants et consommateurs de NielsenIQ Switzerland et sur l'étude du Biobaromètre.1 En 2024, sur le marché suisse du bio, le chiffre d’affaires global s’est stabilisé. Alors que la part du bio a augmenté notamment dans le secteur des substituts de viande, elle a diminué dans celui des alternatives au lait.

Tour d'horizon du marché suisse du bio

En 2024, la situation est restée stable sur le marché du bio en Suisse. Les recettes et les ventes ont légèrement augmenté, se démarquant toutefois clairement de l'augmentation des chiffres d'affaires enregistrée en 2023 due principalement aux prix plus élevés. Une part de 11,6 % du chiffre d'affaires global enregistré par le commerce de détail alimentaire revient aux produits bio. Celle-ci est solide, principalement dans le commerce de détail classique (13,5 %), alors qu'elle est plus modeste dans le commerce spécialisé (12,4 %) et auprès des discounteurs (3,8 %). Affichant une part de marché de 88,2 %, le commerce de détail classique reste le premier canal de vente des produits bio. Les discounteurs, eux, représentent 6,2 % et le commerce spécialisé 5,7 %.

La part du bio est particulièrement grande dans le secteur des alternatives végétales à la viande

Le groupe de marchandises « Céréales et produits de boulangerie » figure en tête de classement en termes de chiffre d'affaires, suivi du groupe « Légumes et pommes de terre ». Les « Produits laitiers et leurs substituts » arrivent en troisième place et la catégorie « Viande, poisson et leurs substituts » en cinquième position. Le groupe « Huiles et graisses » a enregistré une forte croissance relative.

Contrairement à une affirmation très répandue des consommateurs·ices, ceux-ci ne privilégient que rarement les options bio au moment d'acheter de la viande, du poisson ou des produits laitiers. La part de produits bio parmi les substituts de viande et de poisson (27,5 %) est, en revanche, très élevée en comparaison à la viande et au poisson qui n’atteignent que 6,5 %.

 

 

Le tofu, le tempeh et le seitan sont les chouchous du rayon bio : ils ont marqué une nette progression au cours des deux dernières années. À l'opposé, les substituts de viande et les produits de type « convenience food »végétaux accusent un chiffre d'affaires bien moindre et en recul. Les alternatives au poisson occupent la dernière place en termes de chiffre d'affaires, mais suivent une légère tendance à la hausse.

 

 

Néanmoins, les récents chiffres rapportés par le marché révèlent une certaine affinité pour les alternatives à la viande : le Plant Based Food Report de Coop constate que ces produits occupent la deuxième place en termes de part de marché des produits véganes, juste derrière les alternatives aux produits laitiers. Environ 57 % des personnes vivant en Suisse ont déjà goûté une alternative végane et 30% d'entre elles en consomment régulièrement.2

Alternatives végétales au lait : nette préférence pour le non bio

L'écart de la part bio des produits laitiers et de leurs alternatives ne comporte que 0,9 points de pourcentage. Au rayon des produits laitiers, la part du bio est restée relativement stable au fil des ans, affichant 10,6 % en 2024. Les alternatives végétales accusent, quant à elles, une tendance à la baisse et passent de 13,3 % en 2022 à 11,5 % en 2024.

 

 

Les laits végétaux à boire constituent le groupe de produits le plus important parmi les produits laitiers végétaux bio malgré un recul marqué de 3,9 % par année en moyenne. Au contraire, le segment non bio enregistre un chiffre d'affaire annuel en hausse de 14,5 %. Le constat est le même pour les dépenses par personne : si les alternatives végétales aux produits laitiers ont grimpé de 43,1 francs en 2022 à 48,3 francs en 2024, elles le doivent avant tout au segment non bio. En Suisse, la demande en substituts de produits laitiers est en augmentation constante depuis 2017, comme le démontre un autre rapport de la Confédération : le chiffre d'affaires a plus que doublé et le lait d'avoine constitue désormais l'alternative végétale au lait la plus vendue.3

S'agissant des substituts végétaux de produits laitiers dans le segment bio, les alternatives au yogourt représentent le groupe de produits le plus populaire, suivis du fromage et des boissons contenant du lait. Bien qu'en queue de peloton, les alternatives au serré bénéficient d'une forte croissance de 37,9 %.

 

Le bio séduit de plus en plus

Le groupe de consommateurs·ices optant principalement pour des produits bio a constamment grandi, passant de 46 % en 2020 à 55 % en 2024. En conséquence, les groupes affichant une consommation moyenne ou moindre de produits bio ont rétréci. Le prix reste le principal obstacle à l'achat de produits bio.

Les arguments en faveur du bio restent inchangés depuis 2022 : les motifs personnels le plus souvent avancés sont « d'éviter les pesticides synthétiques et chimiques », « de se nourrir sainement » et « d'absorber moins d'additifs ». Parmi les aspects relevant de la durabilité, les considérations liées « à l'usage d'antibiotiques à titre préventif dans l'élevage », « à la détention des animaux dans des conditions adaptées à l'espèce » et « à une production respectueuse de l'environnement » sont cités en premier lieu.

Les personnes achetant de préférence du bio sont aussi celles qui consomment le moins de viande et mangent le plus souvent des repas véganes

Le groupe de personnes à la consommation de produits bio la plus élevée est aussi le groupe qui affiche le recul le plus marqué en termes de consommation de viande, un constat corroboré par les résultats de l’enquête du Biobaromètre. Comparées aux grands adeptes du bio, les personnes consommant rarement des produits bio, tendent à manger plus souvent de la viande. Cette corrélation s'est accentuée au fil des ans : en 2020, 12,3 % des personnes sondées préférant le bio déclaraient manger de la viande moins d’une fois toutes les deux semaines. Quatre ans plus tard, ce pourcentage a grimpé de 1,2 %.

 

 

D'une façon générale, le nombre des personnes déclarant soit ne jamais manger de la viande soit en manger moins d’une fois toutes les deux semaines a augmenté de 0,9 point de pourcentage entre 2020 et 2024. Le groupe des personnes consommant de la viande entre une fois par semaine et une fois toutes les deux semaines s’est accru de 2,1 points de pourcentage. La seule régression (-6,1 points de pourcentage) concerne le plus grand groupe, celui d’une consommation moyenne, constitué des personnes qui prennent chaque semaine entre deux et cinq repas contenant de la viande : leur groupe passe de 65,1 à 56,4 % des personnes interrogées.

 

 

Le groupe des personnes les plus adeptes du bio affiche la plus forte progression entre 2020 et 2024 du nombre de repas véganes consommés : le nombre de personnes interrogées qui consomment un repas végane toutes les une à deux semaines est passé de 8,4 % à 12,8 % et le nombre de personnes qui consomment tous les jours des repas véganes a augmenté de 1,3 % pour atteindre 5,4 %.

Des tendances qui se reflètent sur les préférences d'achat

Comme le démontre le rapport, les chiffres d'affaires globaux sur le marché bio suisse sont restés stables en 2024 avec une part dévolue au bio de 11,5 %. Les produits bio végétaux tels que les alternatives au serré, le tofu, le tempeh et le seitan ont vu leurs recettes augmenter alors qu'elles ont reculé pour la viande et les alternatives au lait bio. Alors que la part du bio est en croissance notamment dans le secteur des substituts de viande, elle a cédé du terrain dans celui des alternatives au lait face aux produits non bio. Les alternatives au lait bio ne sont que très rarement enrichies en substances nutritives. Il n'est pas exclu que cet aspect ne soit pas étranger à ce recul. En effet, les produits non bio contiennent généralement des substances nutritives ajoutées telles que de la vitamine B12 et du calcium.

Les personnes consommant souvent des produits bio mangent nettement moins de viande. L'essor des alternatives peu transformées comme le tofu, le tempeh et le seitan semble montrer que le faible degré de transformation et les aspects écologiques jouent un rôle non négligeable dans les préférences d'achat des personnes de ce groupe.

  1. Office fédéral de l’agriculture et Institut de recherche de l’agriculture biologique. (2025). Le bio en 2024 : consommation stabilisée à un niveau élevé. https://www.donnees-agrimarche.ch/blog/consommation-bio-stabilisee-en-2024
  2. Coop. (2025). Plant Based Food Report: Étude sur l’alimentation végane en Suisse. https://www.coop.ch/fr/marques-inspirations/alimentation/vegetarien-et-vegan/alimentation-vegan/report.html
  3. Le portail du Gouvernement suisse. (2022). Demande accrue de succédanés du lait. https://www.news.admin.ch/fr/nsb?id=89701 
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