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20.08.2025 | Amandine

Le 22 août est la Journée mondiale du lait végétal. Une journée qui appelle à un changement de mentalité, car malgré une consommation en baisse, le lait de vache continue d’être fortement subventionné en Suisse. Il est grand temps de miser sur des alternatives porteuses d’avenir.

Le mythe du lait

Dans l’imaginaire collectif, le lait et les vaches font partie intégrante de la Suisse, au même titre que ses montagnes et ses lacs. Mais cette représentation n’est pas le fruit du hasard : depuis des décennies, l’industrie laitière investit chaque année plusieurs millions dans des publicités trompeuses – financées en partie par l’argent des contribuables – montrant des vaches heureuses dans des prairies verdoyantes.1

Ces efforts publicitaires ont un impact certain : un grand nombre de consommatrices et de consommateurs ignorent d’où provient réellement leur lait. Une enquête menée par Proviande a révélé moins de la moitié des personnes interrogées savent qu’une vache doit mettre bas pour produire du lait.2 On peut donc supposer que la plupart des gens ne se rendent pas compte des énormes souffrances que la vache doit endurer pour produire du lait qui, en fin de compte, est arraché à son veau et consommé par des humains.

La souffrance cachée des vaches

Les vaches sont inséminées artificiellement chaque année afin de donner naissance à un veau et de pouvoir ainsi produire du lait. Dans la plupart des cas, le veau est arraché à sa mère quelques heures à peine après la naissance afin d’éviter qu’un lien étroit ne se forme entre eux. Séparée de son petit, la vache le cherche et l'appelle durant des jours. Les veaux mâles sont abattus pour des raisons économiques.

À cause de l’élevage intensif et du rendement laitier constant qui leur est imposé, les vaches laitières en Suisse ne vivent aujourd’hui que cinq à six ans, alors que leur espérance de vie naturelle est de 20 à 25 ans. Au pic de sa production, une vache dite « à haut rendement » donne environ 7000 litres de lait par an.3 Cette performance excessive entraîne souvent de graves inflammations des mamelles, ce qui explique pourquoi l’utilisation d’antibiotiques est monnaie courante dans l’industrie laitière. Par ailleurs, plus de 40 % des vaches laitières en Suisse vivent en stabulation entravée, ce qui signifie qu’elles ne peuvent presque pas bouger.4

Pourquoi le lait de vache est nocif pour le climat – et pas forcément bon pour les os

La production de lait de vache est extrêmement gourmande en ressources. Elle émet de grandes quantités de gaz à effet de serre et joue ainsi un rôle non négligeable dans le changement climatique.5 En outre, la production laitière consomme énormément d’eau et de surfaces agricoles, et elle pollue les sols, l’air et les eaux avec des excédents de nutriments.6, 7, 8 Une étude du WWF a également révélé que l’industrie laitière portait atteinte à la biodiversité.9

En plus d’être problématique pour l’environnement, le lait de vache n’est pas nécessairement bon pour la santé. La croyance largement répandue selon laquelle le lait renforce les os n’est pas fondée. Au contraire, l’ostéoporose (perte osseuse) est particulièrement fréquente dans les pays où l’on consomme beaucoup de lait.10

Bonne nouvelle : il y a d’autres solutions !

À première vue, tous ces faits peuvent sembler décourageants. Mais il existe pourtant une solution toute simple : les alternatives végétales au lait ! La production de lait d’avoine, de soja, d’amande, etc. n’engendre aucune souffrance animale. Ces alternatives sont nettement plus écologiques et peuvent même renforcer les os.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les laits végétaux émettent considérablement moins de gaz à effet de serre et nécessitent moins d’eau et de terres agricoles que le lait de vache. Bien que le lait d’amande soit souvent critiqué pour sa consommation d’eau, avec environ 271 litres d’eau par litre, il reste bien en dessous de la valeur du lait de vache, qui nécessite environ 628 litres par litre.11

Consommation d'eauGaz à effet de serreUtilisation de terres

Le choix de laits végétaux est vaste et les nombreuses alternatives offrent des profils nutritionnels variés. Le lait de soja contient même plus de protéines que le lait de vache et présente des avantages supplémentaires pour la santé. Une étude d’Agroscope a également démontré que les alternatives végétales à base de soja, d’amandes et de noix de cajou sont de bonnes sources de minéraux et d’oligo-éléments.12 L’important est surtout de choisir des produits enrichis en calcium. En règle générale, les alternatives végétales conventionnelles contiennent environ 120 mg de calcium par 100 ml, comme le lait de vache. Les produits bio ne sont généralement pas enrichis, mais certaines marques avec ajout de calcium sont néanmoins disponibles. Teneur en protéines

Le lait végétal en plein essor

Le lait végétal jouit d’une popularité croissante : depuis 2017, la demande en alternatives laitières ne cesse d’augmenter en Suisse. Le chiffre d’affaires a plus que doublé et le lait d’avoine est désormais le lait végétal le plus vendu.13 Outre le lait d’avoine, il existe également des variantes végétales à base de pomme de terre, de pois, de lupin, de noix de coco, de noix de cajou, d’amande, de chanvre, de pois chiche, de soja ou de noisette. Le choix est vaste !

De 2003 à 2023, la consommation de lait par habitant est passée de 66 kg à près de 45 kg par an, ce qui représente une baisse de 32 %.14 Néanmoins, le lait de vache continue de dominer le marché : en 2021, les alternatives aux produits laitiers ne représentaient que 4,2 % des parts de marché dans le commerce de détail.15 À cela s’ajoute le fait que les alternatives végétales sont souvent nettement plus chères que leurs équivalents d’origine animale. Cela s’explique notamment par les subventions publiques accordées au lait de vache, qui font baisser artificiellement son prix, tandis que les alternatives végétales sont désavantagées. Cette situation n’est ni équitable ni viable à long terme.

Une chose est pourtant claire : le potentiel du lait végétal est considérable et il est urgent de le mettre en avant. D’où la nécessité de cette Journée mondiale du lait végétal.

 

  1. Office fédéral de l'agriculture. (2024). Promotion des ventes. Rapport agricole 2024. www.agrarbericht.ch/fr/politique/production-et-ventes/promotion-des-ventes 

  2. Proviande. (2023). Une nouvelle étude montre: 72 % des consommatrices et consommateurs ont une très grande confiance dans la viande suisse.  www.proviande.ch/fr/une-nouvelle-etude-montre-72-des-consommatrices-et-consommateurs-ont-une-tres-grande-confiance-dans 

  3. Paysannes & paysans suisses. (s. d.). Le lait : la condition sine qua non de l’agriculture suisse. www.paysanssuisses.ch/connaissance/aliments/lait

  4. Schweizer Radio und Fernsehen (SRF). (2022). Tierwohl im Stall - 42 Prozent der Milchkühe leben in einem Anbindestall. www.srf.ch/news/schweiz/tierwohl-im-stall-42-prozent-der-milchkuehe-leben-in-einem-anbindestall 

  5. Twine, R. (2021). Emissions from Animal Agriculture – 16.5% Is the New Minimum Figure. Sustainability, 13(11), 6276. doi.org/10.3390/su13116276

  6. Ritchie, H. (2020, 24 janvier). You Want to Reduce the Carbon Footprint of Your Food? Focus On What You Eat, Not Whether Your Food Is Local. Our World in Data. www.ourworldindata.org/food-choice-vs-eating-local

  7. Lebensmittellexikon. (s. d.). Virtuelles Wasser in Lebensmitteln. www.lebensmittellexikon.de/v0001020.php

  8. Office fédéral de l'environnement. (s. d.). Émissions provenant de l'agriculture. www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/air/landwirtschaft/sources-de-polluants-atmospheriques---agriculture.html 

  9. WWF Deutschland. (2022, 12 mai). Ernährung und Biodiversität: Der Jaguar in der Pfanne. www.wwf.de/themen-projekte/landwirtschaft/ernaehrung-konsum/besseresserinnen/ernaehrung-und-biodiversitaet

  10. Willett, W. C. & Ludwig, D. S. (2020). Milk and Health. The New England Journal of Medicine, 382(7), 644–654. doi.org/10.1056/nejmra1903547

  11. Lebensmittellexikon. (s. d.). Virtuelles Wasser in Lebensmitteln. www.lebensmittellexikon.de/v0001020.php

  12. Burton-Pimentel, K. J., & Barbara Walther, B. (2023). Pflanzendrinks – eine Alternative zu Milch? Agrarforschung Schweiz 14, 214-228.

  13. Le portail du Gouvernement suisse. (2022). Demande accrue de succédanés du lait. www.news.admin.ch/fr/nsb?id=89701 

  14. Union suisse des paysans. (2024). Statistique laitière de la Suisse 2023. www.sbv-usp.ch/fr/service/agristat-statistique-de-lagriculture-suisse/statistique-laitiere-de-la-suisse 

  15. Le portail du Gouvernement suisse. (2022). Demande accrue de succédanés du lait. www.news.admin.ch/fr/nsb?id=89701 

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