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30.06.2022 | Amandine

Le 22 juin 2022, le Conseil fédéral a approuvé le rapport « Orientation future de la politique agricole ». Il y indique dans quelle direction il souhaite orienter l'agriculture suisse.

Le Conseil fédéral encourage-t-il l'alimentation végane ?

Dans son rapport, le Conseil fédéral définit quatre lignes stratrégiques. L'une d'entre elles est particulièrement intéressante :

Il est tiré parti de manière proactive des nouvelles tendances alimentaires.

Le régime végane est l'une des plus fortes tendances alimentaires actuelles. Certes, le véganisme n'est mentionné nulle part dans le rapport, mais il est souligné à plusieurs reprises que, selon la pyramide alimentaire suisse, il faudrait consommer moins de viande et plus de légumes et de fruits :

Si la population se nourrit selon les recommandations de la pyramide alimentaire (plus de fruits et de légumes, moins de viande, entre autres) et si, par conséquent, les sols arables sont réservés en priorité aux cultures destinées à l’alimentation humaine directe plutôt qu’aux plantes fourragères pour la production animale, la production calorique nationale augmente et, avec elle, la contribution de la production intérieure à l’approvisionnement.

Le bien-être des animaux et le climat devront être davantage pris en compte

Le Conseil fédéral souhaite également que les conséquences de certains produits sur le climat et le bien-être animal soient plus transparentes, ce qui serait également bénéfique pour les produits véganes.

[...] il est important que les consommateurs soient mieux informés sur les méthodes de fabrication des produits et leur impact sur le climat et le bien-être des animaux et qu’ils en tiennent davantage compte. 

À l'avenir, selon le Conseil fédéral, une alimentation saine doit également être encouragée :

Il est un fait qu’aujourd’hui de nombreux consommateurs se nourrissent de manière non équilibrée, ce qui a souvent des effets indésirables sur l’environnement. D’où la nécessité d’évoluer vers une alimentation plus saine, conforme à la pyramide alimentaire suisse, et aussi plus durable.

Une telle alimentation veut dire, d’une part, plus de féculents comme des produits céréaliers et des pommes de terre, plus de légumineuses, de fruits, de légumes et de lait, et d’autre part, moins de sucre, de sel, d’alcool, de graisses animales et de viande. Il convient d’accompagner plus activement ces changements en s’appuyant sur les sciences du comportement, à l’instar de ce qui a été fait pour la décarbonisation de l’industrie.

À l'exception de l'augmentation de la consommation de lait (qui est déjà très élevée à l'heure actuelle), Swissveg soutient pleinement ces objectifs. À noter que le lait ne fait pas partie du groupe des aliments particulièrement riches en amidon. En même temps, il ne faut pas oublier que la pyramide alimentaire suisse émane de la Confédération elle-même. En se référant à ce document, elle semble toutefois émettre des recommandations indépendantes de tout intérêt économique ou politique.

Le rapport demande également à ce que davantage de terres arables soient consacrées à des cultures destinées à l'alimentation humaine directe. À l'heure actuelle, une grande partie des terres arables suisses est réservée à la production d'aliments pour animaux.

Aujourd'hui, la politique agricole encourage unilatéralement la production de produits animaux. Le rapport laisse entendre que cette situation n'est ni durable ni saine :

Une alimentation saine conforme aux recommandations nutritionnelles pourrait réduire de moitié l’impact de la consommation sur l’environnement. En préconisant une alimentation saine, la Stratégie suisse de nutrition 2017-2024 agit en faveur d’une production durable, car il existe des synergies importantes entre une alimentation saine et une production durable.

D'après le Conseil fédéral, la politique agricole actuelle influe principalement sur la production agricole ainsi que sur l’offre de matières premières et de denrées alimentaires qui en résulte. Or, certaines mesures de politique agricole ont aussi un impact sur la consommation, et les effets de la protection douanière sur la durabilité de la production ou sur la santé des consommateurs peuvent être aussi bien positifs que négatifs.

Pas de mesures concrètes

Le rapport ne permet toutefois pas encore de conclure qu'un changement radical est nécessaire pour que la politique agricole du Conseil fédéral cesse de nuire aux animaux et à l'environnement. La situation actuelle y est décrite de la manière suivante :

Malgré une surface arable par habitant relativement faible, moins de 40 % des terres cultivées sont dédiées à l’alimentation humaine. Bien que le cheptel soit resté dans l’ensemble relativement stable, les importations d’aliments pour animaux ont pratiquement doublé au cours des deux dernières décennies.

De fait, l'intensification de l'agriculture et l'élevage à haut rendement des animaux de rente ont fortement augmenté, y compris en Suisse. De légères corrections de trajectoire, comme celles décrites ci-dessus, n'y changeront rien.

Dans l'ensemble, le rapport manque de mesures concrètes et immédiatement applicables. Pour l'instant, il ne suscite donc guère de critiques. Mais lorsqu'il s'agira de passer à l'action, nous verrons si le Conseil fédéral est prêt à mettre en œuvre ses objectifs en dépit de l'opposition des acteurs qui tirent profit du statu quo. Dans tous les cas, le fait de mettre clairement en évidence les problèmes actuels afin d'en tirer une politique qui orientera le système vers des voies plus durables et plus respectueuses des animaux est une approche prometteuse.

 

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