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14.12.2022 | Amandine

Une nouvelle étude compare les coûts de différents régimes alimentaires et qui en assume la charge. Il apparaît clairement que les personnes qui consomment de la viande coûtent beaucoup plus cher à la Confédération et à la collectivité que les personnes véganes.

Il est désormais bien connu que l'alimentation végétale (végétarienne ou végane) est bien moins nocive pour l'environnement et le climat que les régimes à base de viande. Une étude mandatée par Vision Agriculture1 présente désormais en chiffres l'ampleur des coûts indirects générés par sept modes d'alimentation différents dans la pratique, et qui en assume réellement la charge. Les coûts indirects sont ceux qui sont supportés par la collectivité, et non par les consommateur-ice-s et les producteur-ice-s. Il s'agit, d'une part, des effets négatifs sur l'environnement causés par la production des aliments – comme par exemple la pollution de l'air et de l'eau – et, d'autre part, du soutien financier de la Confédération à la production alimentaire.

Aperçu des sept régimes alimentaires analysés dans l'étude.

Fig. 1 : Aperçu des sept régimes alimentaires analysés dans l'étude. Source : Vision Agriculture.

Les consommateur-ice-s de viande coûtent cher à l'État et à la collectivité

Les résultats le montrent : les personnes véganes sont de loin celles qui coûtent le moins cher à l'État et à la collectivité. Viennent ensuite, avec un certain écart, l'alimentation dite « respectueuse de l'environnement » et l'alimentation ovo-lacto-végétarienne. Les régimes alimentaires les plus coûteux sont ceux qui sont particulièrement axés sur la viande, à savoir l'alimentation « riche en protéines » et « riche en viande ». Les coûts indirects d'une alimentation « riche en protéines » s'élèvent à plus de 1500 francs par personne et par an, contre 559 francs pour une alimentation végane.

Coût de la production végétale et de la production animale

Fig. 2 : Comparaison des coûts indirects des différents modes d'alimentation. Source : Vision Agriculture.

En règle générale, les consommateur-ice-s assument environ la moitié des coûts liés à la production alimentaire. Le reste revient à la Confédération et à la collectivité sous forme de coûts indirects. Comme le montrent les résultats de l'étude, la majeure partie de ces coûts sont dus à la fabrication de produits animaux. Non seulement ces derniers causent la majeure partie des effets négatifs de notre alimentation sur l'environnement, mais ils bénéficient en outre d'un soutien financier disproportionné, soit 80 % des subventions publiques pour le même nombre de calories produites.

Les personnes véganes dans le rôle de « contributrices nettes »

La quantité de fonds publics alloués à la production de denrées alimentaires est donc disproportionnée par rapport à leurs conséquences climatiques et environnementales. Mais qui paie l'écart entre la consommation et les subventions de l'État ? C'est notre environnement qui en fait les frais – et, par extension d'après les résultats de l'étude, les véganes. En effet, les personnes véganes coûtent particulièrement peu à l'État et à l'environnement. En contribuant à la production de produits d'origine animale, elles doivent donc assumer des coûts indirects bien plus élevés que ceux qu'elles occasionnent elles-mêmes. C'est l'inverse pour les modes alimentaires axés sur les protéines et la viande : ils génèrent certes des coûts particulièrement élevés, mais sont cofinancés de manière disproportionnée par l'État et la collectivité.

Incitations publiques pour une alimentation nuisible à l'environnement

Les subventions de la Confédération favorisent directement les régimes alimentaires basés sur la viande – et ce, à double titre. En effet, les fonds publics vont non seulement à la production de produits animaux, mais aussi à la publicité pour la « viande suisse ». Comme le constate également l'étude de Vision Agriculture, la Confédération encourage ainsi un mode d'alimentation nuisible à l'environnement – non seulement d'un point de vue financier, mais aussi sur le plan psychologique, car ce soutien laisse penser que l'alimentation carnée est correcte et souhaitable. La Confédération encourage ainsi la demande de viande et entrave l'évolution vers une alimentation plus durable.

En l'état actuel, la politique agricole et alimentaire suisse incite à un mode d'alimentation axé sur la viande, et donc nuisible à l'environnement – bien que la stratégie climatique à long terme de la Confédération prévoie précisément des réductions d'émissions dans ce domaine. Une fois de plus, cette étude met ainsi en évidence les contradictions qui existent entre les différents domaines politiques. En vue de promouvoir différents modes d'alimentation proportionnellement à leur impact sur l'environnement, l'étude propose des mesures telles que des réglementations, des taxes d'incitation et des indemnisations garantissant enfin une réelle corrélation entre les activités économiques et les lois environnementales. En parallèle, l'État devrait cesser de soutenir des modes d'alimentation nuisibles à l'environnement de manière unilatérale. En octroyant davantage de subventions à la culture de protéines végétales, la Confédération a au moins déjà fait un premier pas dans cette direction. Toutefois, le budget prévu à cet effet, qui ne s'élève qu'à un million de francs, reste minime comparé au budget de plusieurs milliards de francs alloué à l'élevage. Parviendrons-nous à faire de nouveaux pas dans la bonne direction ? Nous le saurons bientôt dans le cadre des sessions parlementaires d'hiver : le Conseil national et le Conseil des États se réunissent actuellement pour discuter de l'orientation future de la politique agricole.

 

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