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Subventions dans le secteur agricole

Rares sont les pays qui investissent autant d'argent public dans leur agriculture que la Suisse. La plupart des agriculteurs de Suisse vivent principalement grâce aux subventions et à autres mesures de soutien public, et non du fruit de leur production.  C'est particulièrement vrai dans la filière du lait et de la viande.

Pourquoi existe-t-il des subventions dans le secteur agricole ?

Couvrir les besoins de base

Manger et boire figurent parmis les principaux besoins fondamentaux des êtres humains. C'est la raison pour laquelle la politique s'efforce de veiller à ce qu'il y ait toujours suffisamment de nourriture.
La viande occupe un rôle central dans cette stratégie, puisque la consommation de viande a longtemps été considérée comme un indicateur de statut social : consommer de la viande tous les jours était perçu comme une marque de richesse. Dans cette optique et principalement après la Deuxième Guerre mondiale, la politique s'est fixé comme objectif de répandre le sentiment de bien-être en rendant la viande largement accessible à bon prix sur tout le territoire national.

Faciliter un mode de production peu efficient

La production de viande étant toutefois extrêmement peu efficiente et se justifiant à peine du point de vue de rentabilité économique, elle a nécessité un soutien massif de l'État. Au fil du temps, le soutien public accordé à l'élevage a été progressivement étendu. Tous les pays environnants ayant fait de même, il n'y a plus guère de marche arrière possible au risque de nuire à la compétitivité de sa propre agriculture.
Aujourd'hui, la question n'est plus de savoir quels agriculteurs produisent le plus efficacement, mais lesquels parmi eux reçoivent le plus de soutien de l'État. Dans l'UE, le soutien à l'agriculture est l'un des principaux postes de dépenses.

Quelle est l'ampleur du soutien à l'agriculture en Suisse ?

D'après les statistiques de la Confédération, près de 2,9 milliards de francs sont versés sous la forme de subventions. L'agriculture, quant à elle, annonce un chiffre d'affaires de 3 milliards de francs. Il en ressort qu'en moyenne quasiment l'intégralité du revenu d'un agriculteur suisse provient des caisses publiques et non de sa production annuelle. S'ajoute à cela qu'un certain nombre de mesures de soutien ne sont pas prises en compte dans les chiffres de la Confédération. C'est le cas, par exemple, des mesures ci-après :

  • Exemption de la taxe sur les carburants pour les machines agricoles (elle est remboursée aux agriculteurs)
  • Taxation à l'importation des produits de la concurrence dans le but de préserver le marché intérieur
  • Financement de la publicité pour la viande et le lait par l'argent du contribuable
  • Mesures de soutien du marché (p. ex. en cas d'excédent de viande de porc)
  • Prêts gratuits pour les bâtiments agricoles

Quelle est la situation en matière de production en Suisse ?

La plupart des aliments produits en Suisse le sont en plaine. Les régions de montagne apparaissent certes régulièrement dans les publicités pour la viande et le lait, mais n'apportent qu'une contribution minimale à l'approvisionnement en nourriture.
Dans le graphique ci-dessous, la taille des cercles indique les parts de produits d'élevage en francs par canton.

Atlas statistique de la Suisse

Évolution future

Selon nous, revoir la répartition des subventions dans le secteur agricole pourrait constituer un important levier d'action. En effet, le secteur des fruits et légumes suisse perçoit peu de subventions, ce qui fait de ces aliments des produits proportionnellement très chers. En répartissant différemment les montants qu'il alloue, l'État peut inciter les agriculteurs suisses à miser davantage sur des produits destinés à la consommation directe, ne nécessitant aucun détour par l'animal et moins de ressources.  Cela permettrait de préserver nos sols et nos ressources en eau et nous éviterait d'avoir à importer autant de denrées alimentaires végétales. Ainsi, le prix des denrées alimentaires végétales suisses diminuerait, tandis que la viande renchérirait. De ce fait, la consommation de viande officiellement beaucoup trop élevée en Suisse pourrait être jugulée par le biais de l'économie de marché.

De plus, en augmentant les ventes de produits végétaux destinés à la consommation directe, la Suisse pourrait améliorer sa souveraineté alimentaire, puisqu'elle réduirait sa dépendance vis-à-vis des importations de fourrage. 

 

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