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31.05.2022 | Amandine

En politique, la consommation de viande est un sujet sensible. Bien que l'on sache que la production de viande nuit gravement à notre environnement, rares sont les personnes qui osent tirer les conclusions qui s'imposent.

Le 21 mai 2022, il a été décidé lors du congrès des Verts genevois que les élu-e-s du parti ne devraient pas consommer de viande pendant les apéritifs et les repas pris dans le cadre d'une fonction officielle. L'idée était ainsi de mettre en évidence le lien entre le changement climatique et la consommation de viande lors des événements politiques et d'encourager l'extension de l'offre végétarienne.

Néanmoins, il ne semble pas évident que les politicien-ne-s vert-e-s qui s'engagent activement pour l'environnement et contre le changement climatique adoptent une alimentation respectueuse du climat, même dans l'exercice de leurs fonctions. Cette décision a soulevé de nombreuses protestations chez les personnes qui occupent une fonction politique au sein du parti et qui, par conséquent, devraient renoncer de temps en temps à un morceau de viande. Chez les Verts suisses, le parti mère des Verts genevois, les réactions ont été tout aussi critiques. Bien que le parti des Verts mise par ailleurs toujours sur la législation en matière d'environnement, partant du principe que la responsabilité individuelle ne suffit pas dans ce domaine, il fait ici une exception : pour ce qui est de l'alimentation, tout repose sur la responsabilité individuelle.

Une occasion manquée de jouer un rôle de pionnier en matière d'écologie

Pour le parti des Verts, c'est là une occasion manquée de prendre clairement position sur le thème du changement climatique et de la protection de l'environnement et, ainsi, de jouer un rôle d'exemple pour la population. L'Institut Gottlieb Duttweiler l'a clairement énoncé : « Si nous voulons atteindre nos objectifs climatiques, nous ne pouvons plus nous permettre notre consommation actuelle de viande. » Les spécialistes du climat de la sphère politique devraient en être conscient-e-s depuis bien longtemps. Leur refus d'agir en conséquence est pour le moins inquiétant.

La protection de l'environnement ne fait pas la maojrité ?

Si le manque de cohérence des politicien-ne-s ne saurait être justifié au vu de la gravité de la situation écologique, il peut du moins être expliqué : lorsque les Verts allemands ont voulu introduire une taxe sur la viande, les critiques de l'opinion publique et des médias de masse ont été si violentes que la proposition a dû être immédiatement retirée. Dans une démocratie, les partis politiques doivent présenter des propositions susceptibles de recueillir une majorité. Pourtant, dans le cas qui nous intéresse, seules personnes engagées dans la politique pour le parti des Verts auraient été concernées. À ce propos, le journal alémanique 20 Minuten a écrit que « les politicien-ne-s des Verts devront renoncer à la viande dès leur entrée en fonction », ce qui est faux (en privé, ces personnes pourraient continuer à manger autant de viande qu'elles le souhaitent).

Par ailleurs, la consommation de lait, au moins aussi nocive pour l'environnement que la consommation de viande, n'a même pas été évoquée.

Si les politiques ne veulent pas être des modèles pour la population, c'est à la population de montrer l'exemple aux politiques. Si suffisamment de personnes adoptent volontairement une alimentation plus écologique et plus végétale, espérons que les politicien-ne-s aussi auront bientôt le courage de sauter le pas.

 

 

Sources :

  1. 20 Minuten : « Fleisch-Verzicht der Genfer Sektion fällt bei der Mutterpartei durch », 24 mai 2022
  2. 20 Minuten : « Grünen-Politiker müssen bei Amtsantritt auf Fleisch verzichten », 24 mai 2022
  3. Le Courrier : « Les carnivores qui crient au loup », 29 mai 2022
  4. Gottlieb Duttweiler Institut (GDI) : « Fleischfreie Schweiz 2050? »
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