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Insectes – Les animaux d’élevage oubliés

Les conséquences de la consommation de produits animaux affectent également les insectes. Au lieu de cultiver en communauté avec la nature, l’homme exploite ses ressources et se les approprient – ce qui implique de graves conséquences. La mortalité des insectes s’inscrit comme une réponse de l’environnement aux méthodes contre nature de l’agriculture industrielle.

Pourquoi les insectes disparaissent-ils ?

La disparition des insectes peut être expliquée par différents phénomènes. Dans le rapport sur l’environnement 2018, la Confédération écrit: « Les raisons principales du déclin de la biodiversité sont la prolifération urbaine, l’usage intensif des sols et des eaux,  l’envahissante propagation des espèces exotiques ainsi que des pesticides et des apports d’azote provenant de l’agriculture. »

Le rapport sur l’environnement expose des faits effrayants: la superficie des prairies sèches riches en fleurs a diminué depuis 1900 de 95 pour cent. En 2018 notamment, les prairies naturelles ont continué à décliner – au détriment des coûts d’une culture de mais d’ensilage grandissante. En outre, les habitats naturels existant sont de plus en plus fragmentés et isolés les uns des autres. L'ammoniac provenant de l'agriculture est disséminé dans l'air sur de longues distances et nuit ainsi non seulement à l'habitat des insectes, mais également à leurs sources d’alimentation. 

La production de viande affame les insectes

L’utilisation des terres étant largement augmentée par la production d’aliments provenant d’animaux, les prairies naturelles sont sacrifiées par la culture du fourrage ou comme pâturages.  Le purin, qui s'accumule en grandes quantités, fertilise les champs et étouffe les eaux. Une grande partie des espèces végétales est remplacée par quelques variétés, comme des pissenlits ou du Bouton d’Or. Ce qui subsiste est une source de nourriture stérile pour nos espèces volantes. Même les monocultures destinées à la culture d'aliments à base de plantes ne sont pas des habitats favorables pour eux. Cependant, sur une même superficie, il peut être produit beaucoup plus de nourriture végétale par rapport à ce qui serait produit avec des animaux, et cela sans leurs déjections. A cause de l'élevage, nos petits  amis s'éteignent progressivement : près de la moitié des habitats évalués en Suisse sont menacés. Le déclin de la diversité et de la qualité des habitats naturels a un impact considérable sur la biodiversité et les communautés d'espèces. Ainsi, environ la moitié des espèces étudiées sont menacées ou potentiellement en danger.

Une agriculture végane redonnerait aux insectes un habitat suffisant - les pâturages d'aujourd'hui seraient à nouveau des prairies naturelles et donc un habitat convenable pour les insectes.

Utilisation de produits chimiques

Avec en moyenne 4,7 habitants par kilomètres carrés, la Suisse fait mondialement partie des pays présentant la plus grande densité d’abeilles domestiques. Ce que cela signifie pour l’écosystème est clair : cette espèce d’abeille évince visiblement toutes les autres. Il en résulte un appauvrissement génétique. Les conséquences sont perceptibles depuis un certain temps : des maladies épidémiques se produisent de plus en plus fréquemment au sein des colonies d’abeilles. La résistance aux maladies des tribus d’abeilles diminue de plus en plus. Un fait particulièrement impressionnant a été confirmé en 1997 par l’apparition d’antibiotiques dans le miel importé en Suisse. Les autorités ont immédiatement réagi en édictant simplement une limite supérieure qui autorise désormais également dans le miel la présence de résidus d’antibiotiques (voir : Vegi-Info 2/98, page 20). En principe, la dissémination d'antibiotiques est également interdite pour les souches d'abeilles dans toute l'UE. Des procédés chimiques contre l'acarien Varroa redouté sont néanmoins appliqués. Des résidus peuvent également s'accumuler dans le miel.

Travailleurs sans droits

OSMIPRO500 n’est pas un véhicule agricole. Ce n’est pas un pesticide non plus. Il s’agit d’abeilles vivantes, dans des boîtes conditionnées. «Des abeilles maçonnes sur demande» peuvent ainsi être commandées en ligne sur le site de l’entreprise Pollinature. Elles sont ensuite livrées par Wildbiene+Partner qui, à son tour, laisse grandir ses abeilles sous la tutelle de « sponsors d’abeilles » privés, qui paient même un supplément pour la protection supposée de la conservation des abeilles sauvages. D’autres fournisseurs, comme Fenaco ou UFA, propose des abeilles sauvages OSMIPRO à un prix promotionnel. Les abeilles sont envoyées par la Poste et se retrouvent souvent dans une monoculture inadaptée, de laquelle elles ne peuvent s’échapper.  Par la promotion et l'élevage des abeilles maçonnes rouges à cornes, qui ne sont pas considérées en danger, d'autres abeilles sauvages sont aujourd’hui menacées.

Des animaux par la Poste ?

Ce qui est inconcevable pour des chiens, des chats ou des cochons d’Inde est rendu possible pour les insectes à cause d’une lacune dans la protection des animaux. C’est le cas en Suisse – contrairement à la législation autrichienne ou allemande sur la protection des animaux, qui protège tous les animaux – essentiellement les vertébrés, ce qui signifie uniquement des mammifères, des oiseaux, des poissons, des reptiles et amphibiens, ce qui représente au total 95 pour cent des espèces animales connues. Les animaux invertébrés sont exclus du champ d’application de la législation du bien-être des animaux. Ceci s’applique également aux abeilles qui ne sont pas protégées contre les abus et pour lesquelles il n’existe pas d’exigences minimales concernant leur détention ou leur élevage.

La  valeur de la vie d’un insecte

Lorsque nous remarquons des insectes, c’est souvent parce qu’on les trouve incommodants ou dégoûtants. Même si il est parfois difficile de se le représenter, ces petits animaux rempant ont une valeur inestimable. A l'aide de données sur la superficie et la répartition des cultures dépendantes des insectes pour leur rendement, la valeur d'utilité directe de la pollinisation en Suisse a été calculée pour la première fois : elle se situe entre 205 et 479 millions de francs suisses par an.  Les insectes sont une base irremplaçable de notre écosystème. Oiseaux, grenouilles, poissons, hérissons, chauves-souris et d’innombrables autres animaux se nourrissent d’insectes. Sans eux, ces animaux auront aussi bientôt disparus. Il en va de même pour les plantes sauvages et cultivées, qui dépendent de la pollinisation par les insectes.

La biodiversité est une base importante pour le fonctionnement de nombreux processus de l'écosystème. La mort des insectes met en danger la production alimentaire, des écosystèmes entiers et donc notre propre existence. C'est une combinaison de nombreux facteurs qui menacent nos abeilles sauvages naturelles et d'autres espèces d'insectes et qui limitent la biodiversité. Une réflexion holistique est nécessaire pour assurer la pérennité de notre biodiversité - l'approche la plus durable et la plus prometteuse étant une alimentation sans produits animaux. 

 

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